Art déco : pragmatisme, symétrie et monumentalité

Atlas, Rockeffeler Center / @Antoni Figueras

Art déco, voilà un terme qui nous est familier mais que l’on peine parfois à expliquer. Rien de bien étonnant à cela puisque sa définition même à longtemps prêté à controverse. Si elle doit son nom à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels de Paris de 1925, le mouvement semble naître au début du XXème siècle. Elle connaît son âge d’or dans les années 1920-1930, mais sa terminologie « Art déco » ne se fixera que vers la fin des années 1960.

Attention, il est important ici de ne pas confondre ce style avec le mouvement de l’Art nouveau (que nous ne manquerons pas de traiter dans un prochain article). A la différence de ce dernier qui fait la part belle aux couleurs, formes asymétriques et ornementations champêtres ; l’Art déco privilégie le pragmatisme, la symétrie et une certaine forme de dépouillement.

Musée de la mer, Biarritz, 1933 / @DR

Le style se veut respectueux de la rigueur classique et fait la part belle à des ornementations plus simples, souvent géométriques et parfois florales. Son originalité est d’incorporer des objets décoratifs empruntés à des styles « primitifs » (égyptiens, aztèque, asiatique).

Cinéma Louxor, Paris, 1921 / @Le Louxor

S’il fallait caractériser ce style, en dépit d’une certaine forme d’austérité, on retiendrait son élégance et son audace. L’ornementation cède le pas à l’architecture qui devient l’élément central de la composition. On retrouve une forme de monumentalité, comme en témoigne le palais de Chaillot.

Palais de Chaillot, Paris, 1937 / @DR

Rapidement, l’Art déco s’impose aux Etats-Unis. Parmi leurs réalisations les plus emblématiques, les américains peuvent s’enorgueillir du somptueux Chrysler Building (New-York, 1930) avec sont faîte élancé formé d’arches superposées et sa flèche d’acier. Autre symbole du mouvement outre-atlantique : le Rockeffeler Center, ses 19 bâtiments et son Atlas en bronze.

Chrysler Building, New York, 1930 / @Getty

L’architecture des années 1930 est marquée par un classicisme dépouillé qui fait écho au contexte post-dépressionnaire (Krach de 1929 – montée des nationalismes européens) que traverse l’Amérique et le monde.

C’est d’ailleurs dans l’Italie fasciste que l’Art déco s’impose. Par volonté de grandeur et de propagande, Mussolini y trouve l’occasion de revenir à des valeurs architecturales classiques héritées de la glorieuse Antiquité gréco-romaine. Le quartier de l’EUR témoigne de cette architecture fasciste. Aujourd’hui quartier d’affaires, l’EUR a été construit pour accueillir l’exposition universelle de Rome en 1942, dans le but d’exalter le régime mussolinien.

EUR, Rome, 1939 / @DR

Pour autant, l’Art déco ne se résume pas qu’à des réalisations monumentales. On le retrouve dans les restaurants, les cinémas, les bars et même les stations-services. Ce style plaît, notamment parce qu’il offre au public une dose de rêve et d’évasion. Cet attrait pour le vintage, le grandiloquent et le kitsch fait qu’aujourd’hui encore, collectionneurs, cinéphiles et graphistes le ravive encore régulièrement.

Ancienne station service, Valence, France / @DR

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