La Marseillaise, l’hymne à la ville de Jean Nouvel

Après la Philarmonie de Paris, le Louvre d’Abu Dhabi, le Musée du Quai Branly ou encore la Tour Agbar de Barcelone, Jean Nouvel signe La Marseillaise, une prouesse architecturale qui détonne dans le ciel marseillais.

Je suis sûr que vous ne goûtez pas à ces grandes tours qui pullulent sur nos littoraux. Ces grandes verticales qui, trop souvent, viennent polluer l’horizon paisible d’une mer envoûtante. En France, on ne rêve pas de stations balnéaires à l’américaine où la skyline entrave la côte. L’Homme, insatiable prédateur, grignote toujours un peu plus l’espace disponible quitte à défigurer son environnement. 

Il est un défi de taille pour les urbanistes et les architectes : rationaliser un espace toujours plus densément peuplé sur des littoraux toujours plus attractifs tout en se fondant au mieux dans le paysage.

« Les tours, tout autour de la terre, se ressemblent trop. Elles paraissent souvent interchangeables et pourraient exister n’importe où. Elles qualifient trop rarement leur ville. Elles sont hautes mais anonymes. », Jean Nouvel

Du haut de ses 135 mètres, ses 31 étages perchés sur des pilotis, la tour en béton allégé semble au premier abord un peu massive. Mais son véritable secret réside dans ses brise-soleil qui permettent de jouer sur des effets de contrastes entre ombres et lumières.

Plus qu’un projet immobilier, un phare de la modernité

Avec sa ligne épurée et ses courbes délicates, la Marseillaise s’inscrit également dans une logique sociale, environnementale et territoriale forte. Après avoir employé 770 personnes lors de sa construction, la tour prévoit de pérenniser 125 emplois. Elle est également un modèle de développement durable en étant certifiée (NF HQE Excellence, LEED Gold et RT 2012). Enfin, Jean Nouvel veut que sa tour soit « un lieu de mixité urbaine et de rencontres ». Au même titre que le MUCEM, elle doit être un phare pour Marseille. L’ambition : faire entrer Marseille dans le Top 20 des métropoles europénnes et assurer le rayonnement de la cité phocéenne. Entreprises et particuliers partageront les 40 000 m² de cette grande dame phocéenne et cette vue imprenable sur la Méditerranée.

Que l’on apprécie ou non ces géants des villes, on ne peut que saluer le travail de réflexion du maître sur cette réalisation. A l’inverse de certains projets immobiliers peu soucieux de leur environnement, la Marseillaise est un hymne à la ville, à sa liberté, à ses différences, à ses contrastes.

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