L’éclat des tuiles vernissées de Bourgogne

tuiles des hospices de Beaune

La tuile vernissée est une véritable signature architecturale de la Bourgogne. Éléments phares de l’artisanat et de l’architecture de la région, ces tuiles tranchent avec l’ardoise grise des toits parisiens par leurs couleurs et leurs motifs. Les toits de l’Hôtel-Dieu de Beaune, du Château de Santenay ou du Château de Corton André sont des exemples singuliers de la beauté de cet art.

Pimpantes et colorées, elles couvrent d’abord les grandes cathédrales du XIIIème siècle, puis les résidences princières au XIVème siècle, avant de s’ouvrir à la riche bourgeoisie du XVème siècle.
Il existe un grand nombre de formes, de couleurs et même de motifs pour ces « parures de toits », mais les tuiles vernissées bourguignonnes traditionnelles sont rectangulaires et plates.

la cour des Hospices de Beaune

La couleur de ces tuiles n’est pas seulement le résultat d’une couche de vernis. La technique employée est celle de la glaçure et elle consiste à recouvrir la tuile d’une couche de verre (mélange de sable et de plomb voire d’étain).

De quand datent-t-elles ?

Les premières tuiles apparaissent en Île-de-France et en Normandie dès la fin du XIIe siècle. Elles sont importées en Bourgogne au siècle suivant. Le modèle se diffuse ensuite en Champagne-Ardenne et en Franche-Comté, mais aussi en Suisse, dans les Flandres et les terres en direction du Rhône.

En Bourgogne, l’abbaye de Cîteaux développe l’art cistercien avec la maîtrise des matériaux de constructions : notamment la terre cuite à base d’argile (sous la forme de carreaux, de briques et de tuiles). Elle crée des dizaines de tuileries et briqueteries autour de l’exploitation de l’argile locale. Celles-ci sont réservées aux bâtiments les plus riches alors que les plus modestes se contentent d’un bois simple. La tuile devient le symbole de la puissance de la région et elle s’exporte à l’international !

Egile Saint Mathias à Budapest

L’Asie, l’Afrique du Nord et l’Europe adhèrent à cette esthétique et font couvrir châteaux et palais, cathédrales, temples et mosquées de semblables tuiles.

La cité interdite de Pékin, les églises de Vienne, de Bâle ou de Saragosse, la grande mosquée de Fès et les temples de Thaïlande participent du même élan créatif que l’Hôtel-Dieu de Beaune, la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon ou le palais synodal de Sens.

Vivent les ducs de Bourgogne et vive la tuile vernissée !

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